lundi 28 mars 2011

Critique littéraire sur le roman parle leur de batailles, de rois et d'éléphants de Mathias Enard. Quelle place pour l'Art et l'Histoire dans le roman de Mathias Enard? Le livre de Mathias Enard, intitulé parle leur de batailles, de rois et d'éléphants se passe en 1506, et narre l'histoire de Michel-Ange, jeune sculpteur architecte et peintre de l'époque qui, depuis quelques années, se fait un nom. L'intrigue du roman se déroule à Constantinople (http://fr.wikipedia.org/wiki/Constantinople) où Michel-Ange vient de débarquer, après avoir laissé derrière lui, en Italie, le pape guerrier et « mauvais payeur » Jules II, et l'édification de sa tombe, à Rome, afin de pouvoir travailler sur un projet du sultan Bajazet: celui d'édifier un pont sur la Corne d'or. Le projet avait tout d'abord été confié à Léonard de Vinci, mais les plans qu'il avait proposé n'avait pas convaincu le sultan. Ici, Mathias Enard a tenté de raconter un pan de la vie de Michel-Ange, tel une biographie qu'il a romancé et éloigné de la réalité afin de nous transporter dans un monde où l'on croit rêver, tellement le style de l'auteur est flou et poétique par moments... Dans ce livre, deux choses sont à la base de l'intrigue: l'histoire et l'art. Ce roman nous rapporte pleins de faits historiques passionnants: on y apprend beaucoup sur la vie de personnes célèbres, et qui le resteront sans doute encore longtemps à travers leurs œuvres d'art qui ont marqué, marquent et marqueront encore les esprits comme Léonard de Vinci ou encore Michel-Ange, héros du livre parle leur de batailles de rois et d'éléphants, de Mathias Enard. En plus de personnes célèbres grâce à leurs œuvres, on y retrouve des personnages d'autorité tel que le pape guerrier Jules II, ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_II) le sultan Bajazet (http://fr.wikipedia.org/wiki/Bayezid_II) , et les deux autres qui l'ont précédé. L'Histoire tient une grande place dans ce roman: tout d'abord, le fait que l'action se déroule à Constantinople, qui se nomme maintenant Istanbul, et que nous ayons un bon nombre de détails sur la ville, l'architecture des habitation, ainsi que sur les coutumes et le caractère des gens. Mais aussi que ce livre décrit Michel-Ange ou plutôt Michelagnolo au travail, dans ses moments de doutes et de réflexions ou tout simplement de repos et de découvertes. Ou encore lorsqu'il dessine ce fameux pont sur la Corne d'or autour duquel tourne toute l'intrigue du livre. Michel-Ange (http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel-Ange) visite une ville certes dominée par un sultan musulman, mais aussi très cosmopolite: Arabes andalous du royaume de Grenade chassés par les rois catholiques, latins et juifs... On y apprend que les juifs et les chrétiens ont le droit de s'installer à Constantinople à condition de ne pas le faire à proximité d'une mosquée. On peut aussi remarquer, au travers de citations, une influence génoise; De plus, au travers d'une histoire inventée, on image la complexité des relations entre les hommes. Les rivalités peuvent conduire à des alliances paradoxales entre certains princes chrétiens et musulmans contre leurs propres peuples. C'est dans l'épilogue que nous en apprenons le plus: Mathias Enard nous résume en deux-trois pages les ouvres accomplies par Michel-Ange, où elles se situent, l'âge auquel il meurt, si ses problèmes d'argent et de famille ont été réglés... Finalement, on pourrait se dire que nous sommes des touristes visitant Constantinople, et que, à travers Michelagnolo, Mathias Enard nous fais visiter cette époque magique, temps de génies tel que de Vinci ou encore Michel-Ange. Tout au long de son roman, Mathias Enard mélange poésie et art. Dans un premier temps, il exprime la beauté de son Pays natal : la Turquie à travers Constantinople, cette ville riche en saveurs et en odeurs orientales, aux portes de l'Orient. Il nous plonge ainsi dans son univers, celui d'une Méditerranée mythique, celui de Michel-Ange. Et dans un deuxième temps la construction du pont de la Corne d'or. Michelangelo, peintre et sculpteur de renom débarque à Istanbul sur la demande du Sultan Bajazet en 1509. Le souverain lui a passé commande d'un pont à ériger au-dessus de la Corne d'or. Il s'agit de créer une jonction entre l'Orient et l'Occident. Le génie de la sculpture (David, La Pietà) est parti sur un coup de tête. Il en avait assez des rebuffades du pape Jules II. Il a laissé en plan la construction du tombeau du pape alors trop mauvais payeur pour s'engager sur le projet Turque. Ce résumé rappelle que Parlez leur de bataille de rois et d'éléphant peut être aussi perçu comme un roman basé sur des faits historiques illustrés de passages et détails artistiques relatifs à l'histoire du pont entre l'Orient et l'Occident.Ce roman regorge de nombreuses anecdotes sur la vie dans la cour d'Ali Pacha, les bas-fonds d'Istanbul, le quotidien de l'artiste Florentin et sa manière de travailler ainsi que les rapport de ce dernier avec la papauté d'alors. Ces dernières nous rapprochent de plus en plus du livre et nous permet de mieux nous identifier au personnage, de mieux ressentir les désirs, goûts, sensations de Michel-Ange. De nombreux passages de poésie nous montre à quel point l'auteur a voulu s'appuyer sur la beauté de Constantinople, sur sa manière de rédiger son roman afin de se démarquer des règles précises de l'écriture d'un livre. Tu n'as pas su t'élever à la hauteur de l'amourEt prendre tel le faucon ce qui était à ta portéeLa proie était à toi, tu l'as laissée passerLes amants sont cruels s'il voient faiblir l'aimé.Cette bataille que j'ai gagnée, je la perds.Ce sol que je défends sera pour moi un désert,Et les âmes de ceux que j'ai assassinés,Mes gardiens pour l'éternité.(p.98) Cette diversité que l'auteur nous apporte nous fais aimer d'autant plus le livre. De part la mise en page courte et précise du texte et par ailleurs l'emploi de la poésie, des notes personnelles ou encore des lettres. Ce livre de Mathias Enard nous a impressionné: Sa manière qu'il a de rythmer son roman, entrecoupé de passages doux et poétiques, comme pour que nous puissions retrouver notre souffle, cette façon de mélanger l'art et les artistes que, finalement nous ne connaissons que trop peu, à l'histoire,ou plus précisément à des moments historiques fascinant qui, au final nous font aimer cette matière... Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants est un roman des plus instructifs, et c'est ce que nous avons, entre autre, après son style, apprécier.

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