Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants est un roman très riche par son écriture très diversifiée. On ne trouve pas un seul style, plusieurs sont mêlés au fil des pages pour rendre l'ouvrage plus vivant. Ce n'est pas un roman comme les autres, il se démarque grâce à ses différents styles d'écriture.
Le roman est tout d'abord biographique. Mathias Enard raconte la vie de Michel-Ange. Pas dans son intégralité : l'auteur a choisi de parler d'un seul passage, un passage méconnu de la vie de l'artiste. C'est une histoire vraie, peut-être légèrement romancée, une histoire que Michel-Ange a réellement vécue en 1506. On retrouve tout au long du roman des indications temporelles et spaciales, notamment des dates, qui ajoute de la crédibilité au texte.
Certains passages peuvent le faire entrer dans la catégorie des romans épistolaires. En effet, on peut lire quelques lettres que Michel-Ange a envoyé à ses frères à Florence, quelques fragments de la correspondance qu'ils ont échangée.
Le roman est également très poétique. Cette impression est d'une part donnée par les extraits de poèmes qui jonche le récit, comme par exemple à la page 94 :
"Je ne cesse de désirer que lorsque mon désir
Est satisfait, que ma bouche atteint
La lèvre rouge de mon amour
Où mon âme expire dans la douceur de son haleine"
Mais on peut aussi lire des passages très poétiques intégrés au coeur du récit, en particuliers ceux racontés à la première et à la deuxième personne, à travers les yeux de la mystérieuse danseuse, que l'ont retrouve à plusieurs reprises dans le livre :
"La nuit ne communique pas avec le jour, elle y brûle. On la porte au bûcher à l'aube. Et avec elle se gens, les buveurs, les poètes, les amants." (p.9)
"Ton ivresse m'est si douce qu'elle me grise.
Tu souffles doucement. Tu es en vie. J'aimerai passer de ton côté du monde, voir dans tes songes. Rêves-tu d'un amour blanc, fragile, là-bas, si loin ? D'une enfance, d'un palais perdu ?" (p.66)
Ces passages m'ont particulièrement plu. Je trouve qu'il apporte beaucoup de beauté au texte et le rende plus vivant. Beaucoup de poésie s'en dégage, c'est pour cela, à mon sens, que l'on peut vraiment parler de récit poétique pour Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants.
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