C'est un très beau roman, plein de poésie comme à la page 97 lorsque la chanteuse raconte l'histoire du sultan et du vizir à Michel-Ange:
"L'ombre du plaisir est toujours au-dessus de moi :
Ce nuage d'absence pleure le vin qui m'enivre.
Tes armes ont pour moi les doux coups de l'amour,
Je te donne ce royaume, que tu ne le perdes pas."
Ce roman appartient au genre poétique.
Il est aussi épistolaire, effectivement des lettres que Michel-Ange envoyait à ses frères réstés à Florence nous sont données :
" Constantinople, 23 mai 1506
A Buonarroti di Lodivico di Buonarrota Simoni in Firenze
Buonarroto tu peux annoncer à Aldobrandini [....] Priez Dieu que tout aille pour le mieux.
Rien de plus.
Ton Michelagnolo" (page 73)
Dans ce livre, à travers l'histoire de Michel-Ange à Constantinople, d'autres histoires nous sont racontées : il y a celle du sultan et du vizir amoureux à la page 96 narrée par la danseuse et celles lues par Manuel comme l'anecdote de Dinocrate à la page 59.
Ce roman est parfois raconté à la troisième personne par un narrateur omniscient : " C'est peut-être parce qu'il est inquiet et oppressé que Michel-Ange accepte de suivre l'homme de Pristina cette nuit là..." (page 86) "Michel-Ange est embarrassé" (page 112). Parfois aussi l'histoire nous est racontée à la première personne du point de vue de la chanteuse, amoureuse de Michel-Ange : "Finalement je vais te raconter une histoire." (page 96).
Des listes de mots écrites par Michel-Ange sont également introduites dans le roman, comme des extraits d'un journal intime :
"11 mai, voile latine , tourmentin, balancine, drisse, déferlage.
12 mai, garcette, cabestan, varangue, coupée, carlingue." (page 22)
Ce roman, basé sur un fait historique réel, la venue du sculpteur Michel-Ange à constantinople, regroupe donc plusieurs genres littéraires.
Toutes ces remarques sont très judicieuses... et la critique est superbe !
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